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Une réduction drastique des délais
Avant 2013, le délai de prescription pour saisir les prud’hommes pouvait atteindre 5 ans.
En 2013, la réforme du gouvernement Ayrault l’a réduit à 2 ans, signalant déjà une volonté de limiter le temps d'action pour les salariés BFMTV.
En 2017, les ordonnances Macron ont abaissé ce délai à 1 an pour les contestations liées à la rupture du contrat, tandis que certains cas liés aux salaires bénéficient encore de délais allant jusqu’à 3 ans WikipédiaService Public.
Moins de recours, plus d’atouts pour l’employeur
Les saisines auprès des conseils de prud’hommes ont chuté de façon spectaculaire : une baisse de 55,6% entre 2010 et 2020, passant de plus de 200000 à moins de 100000 saisines par an Cadre Averti.
Plusieurs raisons expliquent ce déclin :
L’essor des ruptures conventionnelles, jugées plus simples et moins pénalisantes pour les employeurs WikipédiaCadre Averti.
La complexité croissante des démarches judiciaires, dissuasives pour les salariés: preuve rendue difficile par la loi sur le secret des affaires, procédures lourdes, formulaires trop techniques WikipédiaLexbase.
La recomposition des greffes, la mutualisation des services en 2019, et la diminution des effectifs ont alourdi le traitement des dossiers Lexbase.
Délais de traitement toujours trop longs
Selon la Cour des comptes, la durée moyenne d’un dossier est passée de 9,9 mois en 2009 à 16,3 mois en 2021, malgré des délibérés pas nécessairement plus lents Wikipédia.
À Paris, malgré une situation légèrement meilleure, les délais restent à 16,8 mois en 2024, une amélioration graduelle depuis un pic à 20,5 mois en 2020 dû à la crise sanitaire Village de la Justice.
Vers une nouvelle réduction du délai de prescription ?
En août 2025, le gouvernement aimerait réduire à nouveau ce délai, envisageant aujourd’hui une prescription de 6 à 4 mois, contre 12 mois actuellement, pour contester un licenciement abusif BFMTV.
L’argument avancé : malgré la division du délai par deux en 2017, la France reste largement en retard par rapport à la moyenne européenne, qui est d’environ 7 mois BFMTV.
Mais cette mesure sera certainement contestée par les partenaires sociaux, car elle dilue un peu plus les droits des salariés BFMTV.
Accès à la justice en chute libre
Réduire les délais successivement de 5 à 1 an, puis potentiellement à 4 mois, restreint drastiquement le temps dont disposent les salariés pour défendre leurs droits. Cela rétrécit d’autant leur espace de résistance face à des employeurs déjà structurés pour faire valoir leur suprématie.
Procédures dissuasives
L’allongement des délais, la brutalité des formulaires, la difficulté à rassembler des preuves et les inégalités entre les conseils (comme à Paris) renforcent le sentiment que la justice prud’homale n’est plus accessible aux plus vulnérables.
Une justice à deux vitesses
Ce système favorise ceux qui ont les moyens : attendre plusieurs mois, affronter des procédures complexes, mobiliser un soutien juridique — autant de obstacles qui creusent les inégalités entre salariés (expert·e·s, cadres, syndicats) et les précaires.
Enjeux du projet gouvernemental
Réduire encore les délais reviendrait à:
Institutionnaliser l’inégalité d’accès à la justice.
Transformer les contentieux en parcours du combattant judiciaire, décourageant toute contestation.
Renforcer la stratégie du silence imposé, où le salarié n’a ni temps, ni ressources, ni confiance pour agir.
Le délai de recours aux prud’hommes a été drastiquement réduit en deux décennies: de 5 ans à peut-être moins de 4 mois bientôt.
Cela accompagne une chute massive des recours, un allongement des délais de traitement et une difficulté accrue d’accès à la justice.
Ces évolutions traduisent une logique restrictive et décourageante adoptée par l’État, renforçant la frilosité des salariés individuels et favorisant leur dégagement par défaut du contentieux.